Le programme des Master Class de 2023

Les directeurs et les équipes d’encadrement doivent garantir autant la qualité de l’accompagnement et le respect des droits des personnes vulnérables que la qualité de vie des professionnels engagés dans ce travail complexe auprès des personnes souffrant de pathologies du spectre autistique.
Faite face aux dilemmes éthiques, tant dans le travail clinique que dans les orientations stratégiques et managériales, constitue un des enjeux des directeurs d’établissements et de services du champ de l’accompagnement des personnes en situation de handicap, dont celles souffrant d’autisme. La connaissance pluridisciplinaire des troubles associés et de leurs conséquences sur la personne concernée et ceux qui constituent son environnement s’affine grâce aux progrès diagnostiques, thérapeutiques et éducatifs.
Mais l’amélioration de la qualité des accompagnements passe aussi par le sens partagé qui leurs sont donnés grâce à l’utilisation de la démarche éthique permettant aux équipes d’interroger leurs pratiques, d’explorer les attitudes et options possibles et ainsi ajuster leur accompagnement, du diagnostic à la « prise en charge ».

Favoriser l’accès aux activités de soin personnel, de loisir ou de productivité et/ou adapter les environnements sont des enjeux majeurs pour ce public. L’ergothérapeute, professionnel à la frontière entre le sanitaire et le social, est un acteur clé dans l’accompagnement des personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme. Il participe activement lors de la phase diagnostic au coté des autres professionnels mais joue aussi un rôle important dans l’accompagnement au quotidien vers l’autonomie et l’indépendance de chacun.

Accueillir la personne autiste, accueillir sa différence, son mode de communication spécifique, son hypersensibilité sensorielle, ses modes
de raisonnement singuliers, ses comportements atypiques, c’est autant dans le concret des lieux, des espaces, des dispositifs, des institutions que dans la disponibilité psychique des professionnels. L’accueil, c’est aussi, et surtout faire une place à l’autre, différent. L’accueil est ainsi social. Comment cela se joue-t-il pour ceux qui travaillent avec les personnes dites autistes ? Quel accueil par un individu et par un collectif pour accompagner les personnes autistes et leur permettre d’exprimer créativité, vie sociale, émancipation ?
Lors de cet atelier, les participants pourront échanger, croiser leur expérience et interroger les notions d’accueil et d’accompagnement en lien avec les personnes dites autistes.

Etre autonome c’est pouvoir décider et agir dans sa vie personnelle, sociale ou même professionnelle. L’autonomie repose sur l’éducation. Or de nombreux parents voient la scolarisation comme le but essentiel de l’éducation de leur enfant autiste alors que l’autonomie est la base de l’inclusion. Trop de personnes autistes, de haut niveau, y compris les jeunes atteints du syndrome d’Asperger, peuvent développer des compétences dans un domaine particulier (en musique, ou en mathématiques, etc ) mais paradoxalement ils ont presque toujours besoin d’une aide constante dans la vie quotidienne. Les autistes polyhandicapés sont totalement dépendants de leur environnement humain, qu’ils vivent dans le milieu familial ou en établissement. Dans les pays scandinaves ou anglo-saxons, le travail éducatif est mené dès leur plus jeune âge pour les rendre le plus autonome possible. « Lache-moi les baskets » disent les enfants sans problèmes à leurs parents. Cela vaut également pour les enfants autistes, même s’ils sont mutiques, même s’ils sont très déficitaires. De nombreux troubles du comportement ne sont que la résultante d’une trop grande proximité engendrée par le désir d’aider.
La préparation à l’autonomie, doit être, clairement et à juste titre, identifiée comme l’axe prioritaire de l’éducation des enfants autistes. Dès leur jeune âge. Bien avant la scolarisation